Lhasa nous a quitté le 1er Janvier 2010. Difficile d’imaginer pire manière de débuter une nouvelle année et une nouvelle décennie. Dans le communiqué annonçant son décès, son manager
constatait : « cela fait quarante heures qu’il neige sur Montréal depuis son départ ». Comme si la ville où cette vagabonde née avait débuté, enregistré, et finalement pris racine, voulait elle aussi témoigner sa peine en lui offrant un linceul immaculé digne de cette perfection si présente dans son art, comme dans le souvenir de ceux qui eurent la chance de la côtoyer. Rares parmi ceux qui l’ont connu, vu en concert ou simplement écouté, à ne pas éprouver depuis un manque. Avec la parution simultanée d’un album live et la réédition de ses trois albums studio, Lhasa nous revient un peu, 7 ans après nous avoir quitté.Sa dernière année sur terre, Lhasa l’avait bien engagée. En Avril 2009 sortait son troisième album enregistré à l’Hôtel 2 Tango à Montréal, le même utilisé par Arcade Fire. Sobrement intitulé Lhasa, il révélait une nouvelle facette de l’artiste. Après La Llorona, paru il y a tout juste vingt ans, et The Living Road où elle se consumait en passions et tourments, elle y retrouvait une forme de sagesse et d’intériorité. « J’écris des chansons pour m’aider à avancer disait elle alors. Elles sont mes étoiles. Elles me guident dans la nuit. » Le mois de Mai venu, elle donnait quelques concerts en avant première d’une tournée prévue pour l’automne. Après un bouleversant récital aux Bouffes du Nord à Paris, elle se produisait les 23 et 24 Mai sur la scène du Arts Festival de Reykjavik en Islande. Accompagnée par Sarah Pagé à la harpe, Joe Grass à la guitare, Miles Perkin à la basse et Andrew Barr à la batterie, Lhasa cheminait à travers son répertoire avec cette touchante sincérité, avec chevillé au corps ce « besoin vital de communiquer » décrit dans La Route Chante, livre que les éditions Textuelles lui ont consacré. « La scène est un lieu de transparence confiait elle. Il serait dommage de porter un masque là même où mon visage peut enfin donner de la lumière. » De ces deux concerts islandais, exceptionnels par leur rareté, leur saisissante beauté, l’émotion qu’ils suscitent, le second fait aujourd’hui l’objet d’un disque intitulé simplement Live In Reykjavik. Y figurent 13 titres chantés en anglais, en français, en espagnol, puisés dans ses albums studio, auquel s’ajoute la reprise du classique de Sam Cooke, A Change is Gonna Come. La pochette est illustrée d’un autoportrait, Lhasa s’étant indifféremment consacrée à la musique et à la peinture au cours des dernières années de sa vie. Ce second concert dans la capitale islandaise sera finalement le dernier qu’elle sera en mesure de donner. Rentrée à Montréal pour se soigner, la chanteuse y décédera 7 mois plus tard des suites d’un cancer à l’âge de 37 ans.
Lhasa "Intégrale 4cd"
Coffret 4cd
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